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La perception du visage

Généreux, dynamique, influençable… Que reflète votre visage ?

22 Janvier 2015, 19:08pm

Publié par Vic

Généreux, dynamique, influençable… Que reflète votre visage ?

C’est autant d’adjectifs que l’on utilise quand on cherche à décrire le visage de quelqu’un. Même si le plus souvent on se contente d’un ressenti traduit par « il a une bonne tête » ou « sa tête ne me revient pas ». Cet article explique en quelques lignes les mécanismes liés au visage, l’impression que l’on reflète aux autres et pourquoi.

Généreux, dynamique, influençable… Que reflète votre visage ?

D'apres vous, lequel des visages visages suivant resemble le plus à celui que vous venez de voir? Savez vous pourquoi?

Généreux, dynamique, influençable… Que reflète votre visage ?
Posons le contexte : le Visage…

Nous allons chercher à bien définir de quoi il se compose puis nous allons creuser sur sa perception, quand on regarde quelqu’un qu’est-ce que l’on retient et pourquoi.

Un visage, c’est tout d’abord des traits élémentaires, selon les analyses on peut en compter entre 8 et 9. Il y a les cheveux, qui peuvent être de couleurs différentes, de formes différentes et de longueurs différentes. Le front qui peut être bas, bombé, étroit ou encore fuyant… Les yeux, en amandes, globuleux… les sourcils plus ou moins bien dessinés, arqués, touffus… Le nez, droit, écrasé, ou en trompette… Le menton fuyant, en galoche, pointu… Les joues, creuses, lisses ou pâles… Et enfin les oreilles décollées grandes petites percées…

Ils sont définis en tant que traits élémentaires, car il suffit d’en changer un seul pour engendrer un visage différent, ainsi, la combinaison possible de tous ces traits représente des millions de visages chacun unique. Mis à part les « vrais » jumeaux et encore, la possibilité de rencontrer quelqu’un avec le même visage est presque nulle.

Mais que regarde-t-on vraiment lorsque l’on regarde quelqu’un ?

 

Certains statisticiens ont proposé des tests pour se rendre compte de l’importance de chaquetrait facial. L’exercice consiste à demander au sujet de décrire un visage. On s’aperçoit qu’il n’y a pas de différences si le visage est présent ou absent, on découvre aussi que les cheveux sont les plus cités donc ce sont les organes qui nous marquent le plus, suivi du nez, des yeux et enfin des sourcils. Bien sûr, si l’individu observé possède un élément du visage manifestement peu commun notre attention portera sur celui-ci. Il est possible d’expliquer ces résultats, car en proportion, ce sont les cheveux qui dominent donc c’est ce que l’on retient en premier. Concernant les yeux, l’intérêt que l’on y porte viendrait surement de leur complexité, ils sont tellement différents d’un individu à l’autre qu’il n’y a pas d’ambigüité si l’on utilise ce trait facial pour décrire quelqu’un. D’autre part, notre habitude est, quand on s’adresse à quelqu’un, de le regarder droit dans les yeux donc inconsciemment, c’est aussi la partie du visage que l’on regarde le plus.

 

 

On comprend mieux pourquoi le simple fait de mettre une casquette et des lunettes de soleil nous rend beaucoup moins reconnaissables et donc que tous les accessoires soient interdits sur les photos d’identité. On comprends aussi pourquoi lorsque l’on veux rendre quelqu’un nonreconaissable, un rectange noir sur les yeux suffit.

 

Le saviez-vous ?

Il existe une maladie appelée prosopagnosie qui correspond à un trouble de la reconnaissance des visages. Quand la maladie est plus avancée, le malade n’arrive même plus à se souvenir de son propre visage. Il s’appuie alors sur d’autres caractères distinctifs pour reconnaître les personnes (allure générale, odeur, gestuelle, vêtements). L’analyse visuelle et la confrontation avec les visages mémorisés sont essentiellement l'œuvre du cerveau droit, la mémorisation des informations biographiques et le rappel de ces informations, celle du cerveau gauche. Le malade est dit aperceptif si la défaillance vient de son cerveau droit alors qu’il est dit associatif si elle vient du cerveau gauche.

Pour en savoir plus : 

http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-la-prosopagnosie-ou-l-incapacite-a-reconnaitre-les-visages-10970.asp?1=1

Les mécanismes de la beauté

 

Lorsque l’on observe quelqu’un, on ne se contente pas de regarder. Il en vient forcément un jugement sur son physique. La beauté est assez subjective, il peut nous arriver de trouver quelqu’un beau alors qu’une autre personne ne va pas partager cette opinion ou de le trouver beau seulement dans certaines situations. On peut donc penser que notre perception de la beauté ou notre attirance physique est assez aléatoire. Seulement, nous allons voir que contrairement à ce que l’on peut penser, le fait que l’on trouve un visage joli peut s’expliquer de manière scientifique. On retrouve ainsi trois grandes influences qui déterminent inconsciemment notre jugement : la sélection naturelle, la sélection sexuelle et l’apprentissage culturel.

Sélection naturelle ou la recherche de « bons » gènes

 

Un grand nombre d’études réalisées par des psychologues a permis de démontrer que les critères comme la symétrie du visage, l’état de la peau ou encore les proportions de chaque partie du visage avaient une grande importance sur la beauté. Inconsciemment, ces critères vont être interprétés comme signes de bonne santé. Si l’individu que l’on juge est en bonne santé, il constitue un bon prospect pour l’accouplement. C’est même vrai dès la naissance, car une étude a montré que des bébés de 6 mois étaient plus réactifs envers des visages décrits comme « attirants » par des adultes.

On peut ainsi faire une corrélation avec l’âge, il n’est plus à démontrer que la jeunesse est un critère de beauté or c’est bien lorsque l’homme et la femme sont au maximum de leur fertilité qu’ils sont considérés comme les plus attirants.

Les travaux de Francis Galton en 1870 ont permis de mettre en évidence le fait que l’être humain va se créer un visage de référence en fonction de ceux qu’il a l’habitude de voir. Ainsi, lorsqu’il rencontre un visage qui se rapproche de cette moyenne, il sera considéré comme très attirant. De même, lorsque le visage ou certains traits s’en éloignent trop, il sera considéré comme moins beau. Ce phénomène pourrait expliquer les préférences pour un visage appartenant au même groupe ethnique que le nôtre (et donc le plus côtoyé). Ainsi les individus avec de caractéristiques trop atypiques seraient désavantagés, car moins appréciés.

Généreux, dynamique, influençable… Que reflète votre visage ?

Lequel de ces visages vous paraît le plus féminin? Savez-vous pourquoi?

Critères de sélections sexuels

 

Malgré ce que nous avons expliqué plus haut, certains visages demeurent plus attirants que le visage issu de la moyenne. On s’est aperçu que cette attirance venait de l’accentuation de certains traits particuliers. Ces traits ont depuis été associés à la féminité ou à la masculinité. Ainsi on peut définir des grands yeux, des sourcils arqués et un petit nez comme critères de féminité alors que des lèvres fines, un grand menton et une mâchoire large seront des critères associés aux hommes.

La différenciation homme femme est accentué à l’adolescence lorsque les changements hormonaux se produisent, la testostérone allonge la mâchoire alors que les œstrogènes augmentent le volume des lèvres, des seins, des hanches. Ainsi, ces critères de féminités sont interprétés comme des signes de fertilités, car ils apparaissent au même moment.

Pour les femmes :

Les implants pour faire grossir les seins, le rouge à lèvre pour faire ressortir les lèvres et les rendre plus pulpeuses, l’épilation des sourcils pour les rendre plus fins et plus arqués. Le maquillage ou la chirurgie esthétique sont en fait des trompes l’œil que l’on ajoute pour accentuer ces critères de féminités. Les éthologistes appellent ces artifices des stimuli “supranormaux”.

On comprend mieux ce que réalisent les graphistes qui « Photoshop » les femmes sur les couvertures de magazines, en grossissant légèrement les yeux et la bouche, ils les rendent plus féminines et donc plus attirantes.

Pour en savoir plus : 

Pour les hommes :

Pour les hommes, c’est plus compliqué, plusieurs études ont montré que les critères d’appréciation des femmes dépendent de leur cycle menstruel. Les femmes qui ovulent vont avoir tendance à préférer un partenaire très masculin alors que celles qui sont moins fertiles vont préférer un partenaire avec un visage plus androgyne.

Apprentissage culturel

Malgré ce que nous avons dit, et comme nous le prouve Esther Honing avec cet article (http://www.konbini.com/fr/inspiration-2/comment-photoshop-criteres-beaute-monde/), il reste des différences d’appréciations suivant les pays et donc les cultures. Les idoles de beauté ne sont pas les mêmes. D’où est ce que cela peut-il venir ? Cela implique un apprentissage qui fait que les mécanismes de séduction s’adaptent suivant les cultures.

Ce côté culturellement appris de la beauté se manifeste quand l’on compare différents groupes ethniques, aux premiers abords, ils ne se trouvent pas attirants. Mais lorsqu’un groupe se démarque par son statut socioéconomique plus élevé, les traits physiques de ceux-ci tendent à devenir des critères de beauté.

Il est possible de citer ici le phénomène du Nappy hair !

 

En 70, l’afro qui avait eu le vent en poupe grâce Blacks Panters et à leurs revendications tombe dans l’oubli. Cette chevelure crépue n’est plus qu’un vestige de l’esclavage et nombreuses sont les femmes noires qui se font défriser les cheveux. Mais dès lors que l’on voit des noirs accéder à des postes économiques ou politiques importants, elle revient sur les devants de la scène et s’affirme comme une belle et naturelle coiffure. Depuis environ 6 ans, on assiste à un grand retour au naturel chez les femmes noires.

Cet apprentissage est renforcé par les médiats : films, cinémas, publicités et revues. La surmédiatisation d’un idéal tel que les stars et les mannequins imposent un modèle précis. Ainsi, les préférences dues aux ethnies et donc aux cultures tendent à disparaitre pour laisser place au mode poupée Barbie.

Pour en savoir plus : 

http://madame.lefigaro.fr/beaute/nappy-hair-revanche-femmes-noires-250714-899118

Généreux, dynamique, influençable… Que reflète votre visage ?

À qui feriez-vous le plus confiance? Est-ce parce que vous le trouvez plus beau?

Ce que l’on reflète

« On ne juge pas un livre à sa couverture », pourtant on ne peut pas nier que quelqu’un que l’on trouve attirant physiquement sera mieux perçu, comme si la beauté avait des répercussions sur l’opinion que l’on se fait.

Un dixième de seconde suffit

Il y a quelques années Alex Todorov psychologue et professeur à l’université de Princeton (New Jersey, usa) à démontré qu’il ne nous fallait pas moins d’un dixième de seconde pour se faire un jugement ferme et définitif sur une personne. Deux cents personnes ont eu à élaborer un jugement sur 66 visages différents. Les visages étaient montrés pendant un temps de plus en plus court. Les individus devaient alors dire si la personne leur semblait fiable, sympathique ou même compétente ils devaient aussi quantifier leur certitude. Alex Todorov nous explique qu’« un temps additionnel d’observation peut uniquement accroître la confiance que l’on a en son jugement ».

Pour certains traits de caractère, le délai est encore plus court ! Le temps que l’on va mettre pour se forger une opinion sur la confiance que l’on peut ou non attribuer à quelqu’un est seulement de trente-neuf millisecondes. La principale hypothèse pour expliquer ce résultat est l’instinct de survie. En effet, des chercheurs ont montré que ce jugement était lié à l’activité de l’amygdale (zone du cerveau), le centre de contrôle des émotions notamment la peur. Ainsi, ce serait donc une réaction primaire et inconsciente. Comme le montre l’illustration, les critères qui nous laissent penser que quelqu’un est digne de confiance ont été clairement établis. 

Les critères de confiance

Les critères de confiance

Un visage qui en dit long

Pour certains, adepte de la morphopsychologie, le visage ne témoigne pas seulement de la fiabilité de quelqu’un et ils sont persuadés que l’on y lit comme dans un livre ouvert.

Initié par Aristote, la morphopsychologie est la science qui établit un lien entre les traits du visage et la personnalité. Au XIX siècle, elle est en plein essor et inspire beaucoup de savant comme le médecin François Joseph Gall qui tente d’établir un lien entre la forme du crâne et les traits de caractère fondant ainsi la théorie du criminel né ou la bosse des maths. Rassurez-vous, ces théories ont depuis été démenties, en revanche, il n’en est pas autant de la morphopsychologie, même si aucun de ces postulats n’a jamais été vérifié, elle possède encore aujourd’hui nombre d’adeptes. Et il nous arrive tous de l’utiliser consciemment ou non, quelqu’un qui à un visage rond vas nous paraitre plus sympathique alors que quelqu’un qui a un visage plutôt tranchant sera associé à un fort esprit de décision.

Les critères de la morphopsychologie

Les critères de la morphopsychologie

Mais au final ? Avoir un beau visage ça change quoi ?

 

D’après des recherches réalisées par Bersheid et Walster, les personnes attirantes physiquement bénéficient d’une vision plus positive. En effet, lorsqu’il faut les juger leur réussite aussi bien sociale que professionnelle elle sera toujours supérieure. Et on retrouve des résultats similaires dans plusieurs cas, Marlow a prouvé que la beauté augmentait les chances d’être embauché et Dion que les gens étaient plus indulgent et encourageant avec des enfants attrayants. Les bénéfices de l’attirance se transmettent aussi au partenaire, c’est-à-dire qu’une femme sera jugée plus sure d’elle-même, plus sociable, plus énergétique si elle est accompagnée par un homme jugé séduisant.

Plus généralement, ces résultats sont en corrélation avec une étude qui montre que les gens jugés attirants ont plus de chances de réussir dans la vie. « Même si la morphopsychologie n’est pas valable, on classe les gens dans des catégories dont ils ont du mal à sortir » explique Nathalie George. Pour aller encore plus loin, Alex Todorov a tenté une expérience. Les personnes participantes se sont vues montrer des photographies de deux candidats inconnu se présentant aux élections du sénat américain. Elles devaient ensuite choisir celle qui leur paraissait la plus compétente. Résultat : elles ont choisi environ 70 % des vainqueurs pour les élections de 2000, 2002 et 2004. Comme quoi, même un choix que l’on pense réfléchi et rationnel est en fait influencé par l’apparence.

Nous venons de voir que la beauté de quelqu’un ou du moins ses traits faciaux influencent notre jugement sur ses capacités sociales. La chirurgie esthétique nous permet de modifier ces traits faciaux. Développé dans le but de reconstruire le corps suite à un traumatisme ou une malformation, cette branche de la médecine se nome aujourd’hui chirurgie reconstructrice. La chirurgie esthétique se différencie car elle n’est pas suite à une malformation ou à un traumatisme. Selon les statistiques de l'ISAPS, 70% de jeunes femmes asiatiques âgées de 20 à 30 ans ont déjà effectué une intervention chirurgicale liée à la chirurgie esthétique. On pourrait penser qu’une fille qui décide de se faire grossir les seins le fait seulement dans un souci d’esthétique au même titre qu’elle pourrait débourser une coquette somme dans un joli bijou. Or, lorsque l’on demande la raison de l’opération, aussi bien les chirurgiens que les patients expliquent que c’est dans un souci de confiance en soi.

Si, aujourd’hui le but est de modifier son apparence pour modifier son comportement qu’est ce qui nous dit que demain nous ne modifierons pas notre apparence pour modifier ce que l’on reflète à l’autre ? On pourrait imaginer quelqu’un qui de trop gentil qui ne se fait pas obéir et qui souhaiterait avoir un visage plus anguleux pour ainsi paraitre plus autoritaire….

En bonus une petite inforgrafie sur la chirurgie éstétique

En bonus une petite inforgrafie sur la chirurgie éstétique

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